Souvenir :
Avec Un air de liberté, Jean Ferrat interpelle l'écrivain Jean d'Ormesson alors directeur du Figaro, en réaction à un article qu'il a écrit et fait paraitre le 2 mai 1975.
Ferrat dénonce en bloc les guerres coloniales, en particulier la Guerre d'Indochine - que, selon Jean Ferrat, l'écrivain par ses écrits approuvait : « Les guerres du mensonge les guerres coloniales - C'est vous et vos pareils qui en êtes tuteurs - Quand vous les approuviez à longueur de journal - Votre plume signait trente années de malheur » - tout autant qu'il affirme son opposition à la guerre du Viêt Nam. De l'Indochine, Jean Ferrat évoque la mort de 100 000 Français « Nous disions que la guerre était perdue d'avance - Et cent mille Français allaient mourir en vain » et le sort fait (selon lui), à ceux qui s'opposèrent au conflit : « Allongés sur les rails nous arrêtions les trains - Pour vous et vos pareils nous étions la vermine - Sur qui vos policiers pouvaient taper sans frein - Mais les rues résonnaient de paix en Indochine ». À propos de la Guerre du Viêt Nam, en faisant allusion à la Chute de Saïgon et à ce qu'en conclut Jean dOrmesson, auquel le refrain (comme le titre de la chanson), en leitmotiv, fait directement allusion : « Ah monsieur d'Ormesson - Vous osez déclarer - Qu'un air de liberté - Flottait sur Saïgon - Avant que cette ville s'appelle Ville Ho-Chi-Minh ».
Article4 dans lequel Jean d'Ormesson écrit :
« Seulement sur tous les excès et sur toutes les bavures soufflait encore un air de liberté. Une liberté viciée, sans doute, mais une liberté. »
— Jean d'Ormesson, Le Figaro, 2 mai 1975
Jean Ferrat enregistre avec Jacques Chancel l'émission "Jean Ferrat pour un soir" sur Antenne 2. Lors de la diffusion de l'émission, le 14 novembre 1975, la chanson Un air de liberté est manquante. La direction de la chaîne cédant à Jean d'Ormesson qui s'estime diffamé, décide de ne pas la passer (après que ce dernier par voie d'huissier, ait, en début d'après midi, sommé le directeur de la chaîne Marcel Jullian, de ne pas diffuser Un air de liberté). Ce dernier en préambule à l'émission fait une déclaration, précédant celle de Jean Ferrat, dans laquelle il explique pourquoi l'émission est tronquée : Quelques heures avant cette censure, donnant une conférence de presse Jean Ferrat déclarait : « J'ai réagi de façon passionnelle en écrivant cette chanson.Je n'ai rien contre monsieur d'Ormesson, contre l'homme privé. Mais c'est ce qu'il représente, (...) la presse de la grande bourgeoisie qui a toujours soutenu les guerres coloniales, que je vise à travers M. d'Ormesson ».
En 1976, Jean d’Ormesson a demandé en vain l’interdiction du titre.
Wikipédia.
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