Kikagaku Moyo
24/06/2017 - La Malterie, LilleDes années que j'attendais ça (au moins depuis la sortie de '
Mammatus Clouds'), l'occasion d'enfin voir
Kikagaku Moyo allait se présenter. Lorsque j'arrive, la première partie vient de commencer.
The Jefferson Slim Sheik Experience est un duo instrumental. Batterie guitare, rien que ça. Leur musique est lente et longue (à peine quelques morceaux pour un concert d'une quarantaine de minutes), à l'ambiance tout aussi sombre que psychédélique. De constructions progressives, les morceaux s'étalent dans l'espace et le temps, jouant avec la tension pour faire décoller le public. Le fait de troquer, pour un morceau, la guitare pour un sitar, est plus que bienvenue, donnant une tonalité orientale au concert.
(Pour se faire une idée :
https://www.youtube.com/watch?v=UljiQy6Jvd0)
Mais cette entrée en matière, pourtant excellente, ne sera qu'une mise en bouche par rapport à la tuerie qui va suivre (oui, spoil) ! Bon, pour commencer, ils sont vraiment nombreux par rapport à la petite scène de la Malterie. Un batteur aux cheveux longs, deux guitaristes aux cheveux longs (dont un à qui on peut préter une légère ressemblance à Adam Driver), un bassiste aux cheveux longs, et un sitariste aux cheveux longs. D'ailleurs à ce propos, il joue de son sitar, dépouillé de sa caisse de résonance, comme si c'est une guitare (debout, avec il me semble quelques pédales d'effets).
N'ayant été que peu convaincu par le dernier album en date du groupe, '
House in the Tall Grass', je m'attendais plutôt à entendre ce soir là des longs jam psyché, à l'instar du délicieux
Pond sur '
Mammatus Clouds'. En fait non, ils ont joués surtout des titres récents, mais en concert le rendu est incroyablement meilleur (et dépasse de loin les versions studios).
Sur scène, les influences oldies se font bien plus ressentir que sur disque (en tous cas le dernier) : le son est plus brut, la prod "pop" sur les voix ressort moins, et certaines sonorités rappellent parfois
Country Joe ou
Jefferson Airplane. Sans parler des chemises à fleur, des cheveux longs, et des pantalons pattes d'eph !
Malgré des intros parfois un peu trop longues, et rappelant les ambiances du dernier album (leur côté pop qui ne leur convient pas tant que ça je trouve), le groupe n'hésite pas à allonger ses morceaux, les terminant quasi tous dans des énormes délires explosifs, psychédéliques et jamesques, électrisant la foule. Seul hic : c'est trop court ! Lorsqu'en fin de morceau le groupe lâche tout ce qu'il a, il pourrait faire durer encore d'avantage.
Au final nos japonais nous ont offert une heure de musique, plus un rappel d'un bon quart d'heure, concluant merveilleusement sur un titre motorik à souhait. Le titre de la mort en fin de set, pour achever tout le monde ! Quoi qu'il en soit, Kikagaku Moyo s'offre une place de choix dans mes meilleurs concerts 2017. :-)
(La salle est vide, c'est une photo prise pendant les balances, postée sur la page facebook de la Malterie.)